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Athlétisme aux JO 2024 : les relais, à la rescousse du sprint français ?

A première vue, le paysage du sprint français ressemble à une morne plaine. Au début de l’été d’abord, les « vieilles » gloires se sont effacées. Fin juin, Christophe Lemaitre, 34 ans, a annoncé sa retraite. Sur le déclin aussi, Jimmy Vicaut n’a pas été sélectionné pour les Jeux. Depuis Londres, en 2012, c’est la première fois qu’une aventure olympique se déroule sans l’un des deux prodiges français.
Autre « première » depuis les Jeux de 1932 : la France n’a pas présenté, chez les hommes, un seul sprinteur sur l’épreuve reine du 100 m. Le jeune Jeff Erius, 20 ans, a certes réalisé les minima olympiques, mais son solide 9 s 98, le 19 juillet à Albi, lors des championnats de France espoirs, a été couru trois semaines trop tard.
Sur la piste du Stade de France, Pablo Matéo n’a pas pu passer le premier tour ni les repêchages sur 200 m. Ryan Zézé, repêché, a échoué en demi-finales. Chez les femmes, Gémima Joseph a été éliminée dès le premier tour du 100 m et en demi-finales du 200 m. Sur la ligne droite, aucune Française n’a couru sous les 11 s depuis Muriel Hurtis… en 2002.
Mais dans ce panorama tristounet pointe peut-être une infime lueur d’espoir. Avec les séries des 4 × 100 m femmes et hommes, qui commencent jeudi 8 août, les Bleus ont l’occasion de s’offrir un ou deux tickets en finale. Car les relais, cette drôle d’alchimie où il s’agit de se transmettre un bâton – le témoin –, en sprintant à 30 km/h, ne sont pas qu’une addition de chronos individuels. C’est un équilibre à trouver, un collectif à modeler dans un univers réputé pour ses ego. Une affaire d’opportunisme, aussi, dans des épreuves où les disqualifications ne sont pas rares et permettent à l’occasion de grimper sur un podium.
Voilà plus de deux ans que Richard Cursaz, nommé responsable du relais masculin au lendemain des Jeux de Tokyo, en 2021, s’attelle à la tâche pour, dit-il, « se préparer à saisir une opportunité ». Avec l’objectif d’un podium, « bien évidemment », même s’il est bien conscient qu’il faudrait que toutes les planètes s’alignent.
Depuis deux ans, confronté à la « fin d’une génération », l’entraîneur a pris « le pari de faire confiance à des jeunes ». Il est convaincu que le relais a pris « la bonne direction ». Les résultats récents plaident plutôt pour lui. Malgré l’absence de « titulaires », la troisième place, derrière les Etats-Unis et le Canada, obtenue aux Bahamas, en mai, lors des relais mondiaux, a non seulement permis de se qualifier pour les JO, mais aussi d’engranger un peu d’assurance.
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